2012.9.A - D'après Charles Le Brun - Le Feu ou Vénus et Jupiter dans la forge de Vulcain - tapisserie

Un item de type Human-Made Object (crm:E22_Human-Made_Object)

À propos de cet item

N° inventaire(crm:P48_has_preferred_identifier)
2012.9.A
Type(crm:P2_has_type)
Matériaux(crm:P45_consists_of)
Dimensions(crm:P43_has_dimension)
400 x 295 cm
Description(dcterms:description)
Manufacture des Gobelins ou de Beauvais ?
La manufacture des Gobelins est née d’un atelier de teinture crée par Jehan Gobelins qui se développe considérablement au XVIIe siècle. Henri IV afin d’éviter l’importation de marchandises conduit une vaste entreprise d’implantation de manufactures en France et installe dans les anciens locaux Gobelins des ateliers de tapisserie. Acquis comme bien de la couronne par Colbert en 1662, les ateliers Gobelins deviennent le lieu de création du mobilier royal où ébénistes, orfèvres, tapissiers et bronziers sont réunis au sein de la Manufacture royale des meubles de la Couronne. Le peintre Charles Le Brun (1619-1690), en est le directeur jusqu’en 1694 et fournit les cartons des tentures majeures de la manufacture. Parmi ces tentures se trouve « Les Éléments », eau, feu, air, terre, les deux premiers étant les sujets des tapisseries possédées à la Chambre de Commerce et d’Industrie Nantes – Saint-Nazaire. On estime aujourd’hui que huit éditions de cette tenture ont été tissées à la manufacture Gobelins. Cependant, il est aujourd’hui attesté que le directeur de la Manufacture de Beauvais, fondée en 1664 par Colbert, a eu un jeu de ces cartons de Le Brun à la fin du XVIIe siècle, ce qui laisse aujourd’hui l’identification de la manufacture mère de ces tapisseries complexe. Cette manufacture de Beauvais avait, à la différence de la manufacture Gobelins, une production principalement réservée aux commanditaires privés.

De nombreuses pièces issues des huit éditions tissées au Gobelins de la tenture des Éléments sont aujourd’hui conservées au Mobilier National. Une comparaison entre les pièces de la CCI Nantes – St-Nazaire et celles de cette institution a révélé deux caractéristiques dissonantes : les bordures sont différentes et les exemplaires de la CCI Nantes – St-Nazaire ont une composition tronquée d’une bande d’environ 40 cm de long par rapport aux originaux. Cela est due aux indications données lors de la commande de ces tapisseries vraisemblablement passée par un commanditaire privé. Seules les pièces tissées pour le roi représentent l’ensemble de la composition de Le Brun.

Les bordures ont un grand intérêt dans l’identification de ces tapisseries. Maurice Fenaille, collectionneur d’art et mécène dans sa publication sur les pièces de la manufacture Gobelins précise que parmi les tapisseries des « Éléments » tissées à Beauvais, quatre d’entre elles représentant « la Terre », « le Feu » et « l’Eau » (deux exemplaires) ont des bordures plus simples à fleurs et rubans, ce qui les distingue aisément des autres exemplaires de Beauvais et Gobelins aux larges bordures ornées de médaillons, de figurations ou des armes de France. Enfin, il précise que trois de ces tapisseries appartenaient à Gaston Menier, père d’Émile-Justin Menier, un célèbre chocolatier parisien. Émile-Justin Menier est connu pour avoir fait don de plusieurs œuvres de sa collection à la Chambre de Commerce de Paris et dont la succession dans les années 1940 – 1950 a conduit à plusieurs ventes aux enchères. L’exemplaire de la Terre de la collection de Menier est passé en vente chez Sotheby’s Paris en octobre 2021 et a les mêmes bordures ainsi que le même chiffre sur l’écu que les tapisseries du « Feu » et de « l’Eau » de la CCI Nantes – St-Nazaire. Nous pouvons donc supposer que les tapisseries de « Feu » et de « l’Eau » décrites par Fenaille et ayant appartenues à Menier sont aujourd’hui celles conservées par la Chambre de Commerce et d’Industrie Nantes – Saint-Nazaire. Si aucune archive n’a permis à ce jour de prouver la présence de ces tapisseries dans les catalogues de ventes de cette succession, l’hypothèse qu’elles aient été acquises par la Chambre dans ce cadre avec les indemnités des dommages de guerre est aujourd’hui la plus admissible.

« Le Feu » ou « Les forges de Vulcain » :
C’est au sein d’un grand paysage que se déploie sur la droite de la composition une grotte utilisée comme forge. Des cyclopes et Vulcain y forgent couteaux, faucilles et dards de flèche. L’un des protagonistes de cette scène anime le feu à l’aide d’un soufflet et provoque une nuée de fumée. Au centre de cette composition, Vulcain travaille à son enclume dans une position de trois quarts, la tête tournée vers le ciel. À ses pieds gît un étalage de casques, cuirasses, armes et canons. Il observe Jupiter et Vénus qui apparaissent au cœur du nuage provoqué par la forge. Jupiter est assis et paré d’un manteau pourpre, il tient dans ses mains un bouclier et ses pieds retiennent un aigle. Il est accompagné de Vénus, vêtue d’un habit bleu et or. Ici, le bouclier renferme un monogramme surmonté d’une couronne et construit de deux « L », de deux « I » et de deux « D » appartenant au commanditaire non identifié à ce jour. L’ensemble est encadré d’une bordure ornée d’une guirlande de fleurs roses, blanches et bleues ponctuée de rubans bleus.

Classement :
Cette tapisserie est classée au titre des monuments historiques (CAOA) depuis 2007.
Localisation(crm:P55_has_current_location)
Chambre de Commerce et d'Industrie Nantes - Saint-Nazaire
Maison de l'Entrepreneuriat et des Transitions

Cette fiche d'inventaire

Rédacteur·trice
Marie Briot
Date de creation
21 nov. 2022
Date de modification
18 juin 2024
Crédits photos
Marie Briot
↓ Évenements du cycle de vie de l'item ↓

Acquisition

Date
1945-1955

Modification

Mené par
L'Atelier de Restauration de Marie-France Damamme

Production

Technique
Basse lisse

Conception

Position : 9 (50 vues)