Les Archives Seguin de Varagnes (extrait du rapport de Lisa Lafontaine)

Le fonds d’archives de Varagnes est un fonds d’archives privées, émanant essentiellement de Marc Seguin et de ses descendants entre le début du XIXe siècle et les années 1920 (trois générations). Il est actuellement conservé au domaine de Varagnes, propriété de Valérie Lefèvre-Seguin, et fait l’objet d’une procédure de classement comme « archives historiques ». Dans ce cadre, un travail de récolement, d’inventaire et de conditionnement physique approfondi a été mené conformément aux règles archivistiques recommandées par le service interministériel des Archives de France. 

Cette introduction a pour but: 

  1. De livrer une présentation synthétique de la nature de ce fonds, concernant sa date d’extension, les principaux types d’archives et d’informations qu’il contient; 
  2. D’exposer l’histoire de la constitution de ce fonds; 
  3. De présenter la démarche archivistique appliquée lors de son inventaire systématique;
  4. De faire un bilan sur les usages qui en ont déjà été faits par la recherche et de signaler les fonds d’archives complémentaires.

Ce que l'on considère par « archives »

Le termes d’« archives » recouvre ici l’ensemble des documents papiers, manuscrits, imprimés, dactylographiés, n’ayant pas été produits en série et déposés au dépôt légal national de la Bibliothèque Nationale de France, ainsi qu’une partie de monographies imprimées déposées au dépôt légal mais modifiées par un certain nombre de mentions manuscrites qui rendent l’objet unique.

Certains documents iconographiques sont également classés sous le titre d’archives, tels que des plans manuscrits ou imprimés, des dessins, des cartes, parce que ces objets avaient été produits et conservés aux fins d’archives par leurs producteurs. Par ailleurs, d’autres sous-fonds plus importants et classés à part des archives écrites ont également fait l’objet d’un inventaire. C’est principalement le cas du fonds de plaques de verre photographiques anciennes, ainsi que des cartes anciennes en rouleaux, originellement entreposées dans la salle de classe et dans la bibliothèque scientifique au domaine de Varagnes. Ces deux sous-fonds iconographiques ont donc reçu un traitement similaire aux documents écrits.

Traitement des factures d’Augustin Seguin dans la serre, Varagnes, 2021. © Lisa Lafontaine

Les producteurs

Ce fonds d’archives correspond à la production des archives papier de la famille Seguin sur trois générations différentes. Il s’agit de la génération de Marc Seguin (1786-1875), considérée ici comme la première génération; de celle de ses enfants, en particulier du premier fils de son deuxième mariage, Augustin Seguin (1841-1904), qui a longtemps séjourné à Varagnes à partir des années 1890; puis celle de Louis et Laurent Seguin, concernant principalement leur implication dans la société Gnome-Rhône (1895-années 1920). Des opérations d'inventaire doivent encore être ménées avant de pouvoir présenter ces dernières. 

Cependant, d’autres producteurs sont aussi concernés par les archives de ce fonds. La famille Seguin a évolué dans un contexte professionnel et privé d’interdépendance et de soutien entre grandes familles, notamment annonéennes. Il en est ainsi des archives des Duret, des Chomel, des Montgolfier mais également d’un sous-fonds conséquent dédié à la famille Mangini

Des personnes morales (entreprises, sociétés, etc.) productrices d’archives peuvent aussi être étudiées au travers de ce fonds, du fait de la participation parfois de premier plan d’un Seguin à leur gestion. En ce sens, des archives issues des papeteries de Vidalon, de Montbard, des chantiers de la Buire (ainsi qu’un certain nombre de sociétés qui leur étaient attachées) et de Gnome-Rhône apparaissent dans ce fonds, et illustrent des aspects historiques dépassant la seule intervention des Seguin au sein de ces sociétés.

Datation

Il s’agit principalement d’un fonds centré sur l’ensemble d’un long XIXe siècle, jusqu’aux alentours de 1918. Cependant, des archives familiales issues du siècle précédent semblent avoir été conservées, du fait des héritages et de la nécessité de conserver certaines informations notamment notariales. Signalons le Recueil manuscrit de cours reçu à Paris par Pierre Chomel datant de 1728, qui semble être l’archive manuscrite la plus ancienne.

Lieu

Les archives constituées à Varagnes sont difficilement isolables de l'identité du lieu qui les conserve, lieu dédié à la recherche et à la prospective par Marc Seguin. En effet, Marc Seguin vient s’installer à Varagnes au début des années 1860, emportant avec lui sa bibliothèque mais aussi une partie de ses archives personnelles. Depuis, le domaine de Varagnes est resté en possession de la famille. Certains membres l’ont occupé de manière continue pendant une période de leur vie, ce qui a engendré la production d’archives sur place, notamment concernant la gestion de la vie quotidienne du domaines (carnets de comptes, factures de dépenses, etc.).

Le domaine de Varagnes ne représente pas seulement un lieu de production, de stockage et, maintenant, de conservation du fonds : le lien entre les archives et ce lieu est plus intriqué. Tout d’abord, une partie des archives inventoriées renseigne l'histoire de ce lieu, notamment d’un point de vue architectural. La conception de Varagnes est due à Marc Seguin et à ses fils, notamment Joseph qui était architecte. La part active de décisions de la famille dans la transformation matérielle des lieux a engendré la production d’archives qui permettent aujourd’hui de la retracer : les carnets de suivi des travaux de Marc Seguin, le fonds d’architecte de Joseph Seguin, les nombreux plans dessinés par Marc et Joseph, les photographies et tirages cartonnés permettant de renseigner les productions artistiques d’Augustin Seguin sont autant d’exemples. Les archives sont de ce fait d’une grande richesse pour l’étude de l’histoire architecturale et matérielle du domaine où elles sont conservées.

Copie postérieure d’une lettre de Marc Seguin par un membre de la famille, archives de Varagnes, 2021. © Lisa Lafontaine

Les bâtiments offrent également un aperçu non seulement de l’inventivité architecturale et mobilière des Seguin mais aussi de leur volonté de disposer d’un lieu dans lequel continuer à innover, s’informer, faire de la prospective scientifique et technique. Or, les archives renseignent, là encore, cette démarche si particulière en renfermant des informations diverses, précieuses et jusqu’à maintenant quasiment jamais exploitées sur les instruments scientifiques, les outils pédagogiques et de monstration, les objets artistiques et de culte encore aujourd’hui conservés au domaine de Varagnes. Nous signalons plus précisément en ce sens les archives de recherche scientifique et technique (tant pour la génération de Marc que pour celle d'Augustin Seguin), mais aussi la correspondance et le sous-fonds des factures qui, malgré son apparente monotonie, peut permettre d’identifier la date d’achat, le prix de vente, le fournisseur, éventuellement le réparateur de ces objets. Pour les objets de culte, on pourra se référer au dossier concernant l’histoire de la chapelle, ainsi que les travaux sur le mobilier de Joseph. 

Enfin, ce fonds d’archives ne porte pas exclusivement sur le domaine de Varagnes lui-même. Elles peuvent renseigner directement ou indirectement la vie locale, lyonnaise mais surtout annonnéenne. En ce sens, le sous-fonds des factures permet d’étudier l’activité commerciale et artisanale de Lyon et d’Annonay ; les archives notariales de Marc ou la correspondance d'Augustin avec son notaire permettent d’établir les possessions terriennes et transactions immobilières des Seguin, dans les alentours d’Annonay notamment ; un sous-fonds est dédié à la vie locale (élections, financement d’infrastructures publiques, construction d’oeuvres de charité, etc.) à laquelle les Seguin ont pu participer ou s’intéresser. Le sous-fonds sur la célébration de la famille permet d’étudier les manifestations locales mémorielles.

Nature archivistique de ce fonds

Le fonds Seguin de Varagnes est avant tout défini comme un fonds d’archives privées familial. Il se compose en effet pour une part majoritaire de correspondances familiales, de documents du quotidien, d’archives notariales et juridiques, ainsi que de factures des dépenses familiales. Ce type d’archives est avant tout rassemblé dans les boîtes A1 à A5 et B1 à B4, puis B13 à B18

Des archives de famille

La majorité des archives correspond à la production de documents issus de la vie familiale, principalement des deux premières générations impliquées dans la gestion du domaine de Varagnes.

La correspondance

La correspondance vient en premier lieu et semble la plus massive en termes de volumétrie. Elle est assez inégale et comporte rarement une correspondance active et passive entre deux même interlocuteurs, qui permettrait de retracer la totalité des échanges

Plusieurs strates de correspondance sont discernables :

  1. La correspondance de Marc Seguin avec sa famille et des membres entre eux est pour partie inventoriée à la pièce. Elle s’apparente à une correspondance d’échanges de nouvelles familiales, notamment lors des périodes de pensionnat des jeunes enfants, du départ des filles pour leur mariage, des voyages d’affaires ou d’agrément. Cependant, on peut noter le nombre très limité de lettres « d’affaires » datant de la période de travail industriel de Marc Seguin (antérieure aux années 1860), plutôt centralisées par Camille Seguin, aujourd’hui consultables dans le fonds 41J des Archives départementales d’Ardèche.
  2. Au contraire, la correspondance d’Augustin lors de sa présidence au Conseil des chantiers la Buire est fournie et peu exploitée. 
  3. La correspondance entre Pauline, Augustin et leurs enfants est également très fournie. Elle a été décrite en lot. 
  4. Le sous-fonds consacré aux Mangini, puissante famille industrielle lyonnaise , d’origine italienne, regroupe une très vaste correspondance relative aux échanges de Paula Mangini, née Seguin (et soeur d'Augustin, qui avait lui-même épousé une Mangini), mais aussi aux échanges des autres membres de la famille Mangini entre eux ou avec des correspondants extérieurs, dont certains sont intéressants pour étudier les affaires des Mangini dans les forges et les chemins de fer. 
  5. La correspondance représente également une source importante pour étudier des aspects plus méconnus de la vie familiale des Seguin, notamment la place des femmes, ainsi que les déplacements géographiques des différents membres.
  6. Signalons particulièrement la correspondance de formation et de conseils de Marc Seguin à son fils Augustin Seguin lorsque ce dernier est jeune adulte. 
  7. Signalons également la correspondance de Pauline et de ses enfants datant de la première guerre mondiale qui n'a jamais été exploitée. 
Les archives de gestion quotidienne et d’événements familiaux

Ces archives de vie quotidienne se composent d’une très grande variété de documents autres que de la correspondance. Elles ont été rassemblées en divers grands types d’archives renseignant l’histoire événementielle et de gestion quotidienne familiale: 

  1. Les archives notariales et juridiques. Il s’agit en priorité d’actes notariés de possession foncière et immobilière, d’actes de succession, de testaments. Signalons une copie du testament olographe de Marc Seguin. 
  2. Les archives de gestion des ménages. Ces archives prennent souvent la forme de recueils de comptes de dépenses, tenus quotidiennement; il s'agit également d'inventaires mobiliers. Ce sont plutôt des « archives de femmes », si ce n’est la dizaine de carnets de dépenses tenus par Marc Seguin entre 1813 et 1874. D’autres archives de gestion sont notables : la correspondance d’Augustin Seguin avec son notaire, ainsi que la documentation autour de ses multiples assurances-vie. Ces archives peuvent être complétées par le sous-fonds de factures.
  3. Les archives de charité. Il s'agit des bulletins, de cartes de bons points reçus comme récompenses scolaires, de notes de cours, de documents administratifs sur les différentes écoles fréquentées par les enfants de Marc et d’Augustin Seguin. Signalons le sous-dossier très complet consacré au baccalauréat d’Augustin Seguin. 
  4. Les archives évènementielles. Il s'agit d’archives diverses liées à des événements familiaux. Elles peuvent prendre des formes diverses : cartes de visites, images de communion, invitation à des mariages, menus, poèmes, cartes postales, etc.
  5. Les factures. Le sous-fonds de factures est très cohérent et d’une masse non-négligeable. Il bénéficie d’un inventaire en propre au vu de la nature particulière de ces archives. Il concerne trois périodes différentes: 
    • La période de 1860-1875 issue de l’installation de Marc Seguin à Varagnes permet notamment d’étudier les diverses phases de travaux et de constructions que mène alors Marc Seguin avec ses fils, en complémentarité des recueils de suivi des travaux et constructions.
    • Les factures de la période 1889-1904 permettent d’étudier les dépenses quotidiennes du ménage d’Augustin à la fin de sa vie avec sa dernière épouse Pauline Seguin. Un tableau d’inventaire leur a été spécifiquement dédié, avec description à la pièce et très précise, afin de pouvoir établir des statistiques.
    • Les factures de la période 1914-1918 permettent d’étudier les dépenses pendant la Première Guerre Mondiale des membres de la famille restés à Varagnes.

Les archives industrielles et les archives de travail scientifique

Ces deux types d’archives peuvent sembler très proches à première vue car les recherches scientifiques des Seguin se sont toujours réalisées dans le cadre d’une science appliquée, avec un recours original et très fréquent à l’expérimentation et au prototypage. Cependant, ce fonds d’archives a la particularité de permettre de distinguer les recherches purement scientifiques de celles liées plus étroitement au métier d’industriels et d’ingénieurs de chaque génération Seguin.

La distinction de ces deux catégories d’archives ne réside pas dans leur destination industrielle ou appliquée mais dans le contexte de production de ces documents. Lorsqu’ils ont été produits au coeur de l’activité d’un Seguin dans une entreprise, c’est-à-dire produites dans un cadre professionnel d’administrateur, de sociétaire ou d’entrepreneur, les documents ont été inventoriés comme des « archives industrielles ». Lorsqu’ils ont été produits dans le cadre de recherches appliquées ne découlant pas directement de l’activité professionnelle des Seguin, les documents ont été inventoriés comme des « archives scientifiques ». L’historien qui les consulte et les confronte ne peut cependant lire les unes sans les mettre en relation étroite avec les autres.

Cette césure ne s’explique cependant pas de la même manière au travers des trois générations. 

Concernant la génération de Marc Seguin

En effet, le fonds de Varagnes comprend de nombreux dossiers relatifs aux recherches que Marc Seguin entreprend dans des disciplines très diverses. Il commence ses recherches très jeune, dès son retour de Paris, en 1803, et les poursuit en parallèle de ses activités industrielles avec ses frères. 

Nous pouvons signaler, dans ce sous-fonds: 

  1. Les recueils de mémoires : ensembles de 6 recueils composés et reliés par Marc Seguin en prévision de son déménagement de Fontenay à Varagnes pour rassembler les imprimés et notes manuscrites dont il avait besoin pour travailler (boîtes A7, A8 et A9). 
  2. Les journaux de laboratoire : celui de Marc Seguin, ouvert dès son retour de ses études parisiennes, est largement étudié par Michel Cotte. Celui d’Augustin Seguin est moins connu. 

Le fonds de Varagnes contient des archives de recherches de Marc Seguin antérieures à son installation au domaine, y compris celles produites à Fontenay, ainsi que celles postérieures à 1860. Il délaisse alors de plus en plus l’activité entrepreneuriale. Dans ce cadre, il continue de suivre l’activité scientifique et industrielle du monde (ce dont témoigne la pièce de la Bibliothèque scientifique de Varagnes), fait parfois des recherches personnelles et de la prospective en matière d’innovation, parfois suivie de prototypage. Les dossiers, plans, descriptions écrites et notes de calculs témoignent de ces activités. Signalons, par exemple, le dossier portant sur le chemin de fer atmosphérique, projet novateur qui n’a jamais vu le jour. 

Outre ce type de recherches et de prospectives, Marc Seguin se consacre à la transmission et à la vulgarisation par le biais de la rédaction de nombreux ouvrages, notamment de pédagogie scientifique. Le fonds de Varagnes abrite les minutes de rédaction ainsi que les épreuves corrigées manuellement de nombre de ses ouvrages. Les traces de son rôle de rédacteur principal (à partir de 1868) du Cosmos sont également visibles. Ces archives sont rassemblées dans les boîtes A10, A11, A12, A13, A14 et A14bis

Les archives dites ici industrielles, c’est-à-dire exclusivement liées aux activités d’ingénieur et aux entreprises des frères Seguin, sont relativement rares, en comparaison au fonds 41J des Archives Départementales d'Ardèche. Elles se composent de lettres d’affaires de Marc Seguin avec son réseau parisien, de ses plans et prospectives d’infrastructures et de mécaniques (ponts, chemins de fer, chaudière, etc.). 

Concernant la génération d’Augustin Seguin

Les archives considérées comme industrielles sont beaucoup plus développées et moins bien connues que celles de Marc Seguin. Il s’agit des archives issues de l’implication d’Augustin Seguin dans diverses sociétés et entreprises (papeteries de Montbard, papeteries de Vidalon, Chantiers de la Buire).

Les archives de recherches dites « scientifiques » d’Augustin Seguin représentent les documents issus des expérimentations et résultats qu’il commence tôt (1859-1863), auprès de son père, comme en témoigne son Journal de laboratoire, commencé sur le modèle de celui de Marc Seguin. Plus tardivement, ses recherches portent sur la vapeur surchauffée (sujet également abordé par Marc Seguin), les gazogènes et les aimants (voir les sous-dossiers B6.1, B6.2 et B6.3). 

Cependant, la distinction vis-à-vis de l’exploitation industrielle de ces recherches-ci est moins évidente étant donné que certaines de ces recherches ont eu une application industrielle directe. A noter que certaines d’entre elles ont été menées dans les ateliers d’expériences de la Buire (c’est le cas des recherches mentionnées dans les sous-dossiers « Fours » et « Essais de fer »). 

Conditionnement des archives de Louis et Laurent Seguin, Varagnes, 2021. © Lisa Lafontaine
Concernant la génération de Louis et Laurent Seguin

Bien qu'elles n'aient pas encore bénéficié d'un dépouillement de précision, les archives de la génération de Louis et d'Augustin ont déjà été pré-triées et il est possible d'en établir succintement le contenu. Celles-ci sont principalement des archives industrielles issues de plusieurs sociétés différentes. Ce fonds est relativement peu volumineux et ne permet pas d’embrasser avec précision l’histoire de ces diverses sociétés, mais peut néanmoins donner une idée initiale de l’investissement des Seguin dans ces entreprises.

Ce sous-fonds se compose: 

  1. Des archives de la société Gnome-Rhone initialement fondée sous le nom "Gnome" par Louis Seguin qui construisit d'abord des moteurs fixes industriels sous licence Gnome puis se lança dans la production de moteurs d’avion. Il comprend un ensemble de revues, articles et publications sur la société GR. Le fonds d’archives de la société Safran est très certainement plus fourni, même si certaines archives de Louis Seguin sont actuellement conservées par une autre partie de la famille Seguin.
  2. Des dossiers de recherches en mécanique et physique, correspondant surtout à un ensemble de documentation autour de l’activité de Laurent et d’Augustin, fils d’Augustin (dit Tintin ), sur le stroborama, ancêtre du flash.
  3. Des archives de la société des Fonderies de Cuivre de Lyon et Cie, devenue ensuite Seguin Frères comprenant des documents de gestion (statuts, rapports) et de la documentation à propos de la société. Cette société, acquise par Louis Seguin et appartenant préalablement à sa belle famille (Franc), fit partie de groupe Gnome et Rhône avant d'être cédée à Amédée Seguin, fils de Louis.
  4. Des archives de la société SIGMA comprenant des dossiers de notes sur divers événements de la société, de la correspondance d’affaires, des photographies, des notes sur l’histoire de la société. Laurent Seguin a joué un rôle important dans cette société de production de moteurs d’avion.
  5. Des dossiers sur les moteurs industriels, les automobiles, les motocyclettes et les cartes routières représentent des archives de documentation

Les archives d'architecture, de construction et de vie locale

Cet ensemble est composé tout d’abord du fonds d’architecte de Joseph Seguin (1829-1866), fils de Marc Seguin (premier lit avec Rose Augustine Seguin, née Duret) qui a oeuvré à l’aménagement architectural mais aussi mobilier de Varagnes avec son père. Il permet de découvrir également les projets que Joseph a menés dans le paysage local, notamment en termes de chapelles, églises et bâtiments religieux de la région. 

Les recueils de suivi des travaux et constructions, portant notamment sur la construction d’une fabrique (à identifier) (1811-1826), sur les travaux du domaine de Varagnes (1860-1875), notamment suivis par le contremaître Henri Gauthier, permettent une approche approfondie et peu exploitée encore de l’histoire des bâtiments, des décors et aménagements du domaine, ainsi que l’étude des autres projets immobiliers (hôpital de la Convalescence, etc.) des Seguin. Ces recueils présentent un niveau de détail au jour près des noms, tâches, rémunérations des ouvriers employés par les Seguin sur de nombreux sites de construction. 

Un carton concernant les archives rassemblées par les Seguin sur la vie locale permet le suivi des élections, des grands travaux annonnéens que suivaient les Seguin, en tant que notables locaux, mais aussi des fréquents intérêts et investissements qu’ils y avaient.

Les archives de commémoration

Ce pan des archives représente l’une des particularités unique du fonds de Varagnes. Il rassemble les témoignages que les Seguin, les autorités ainsi que divers acteurs ont pu témoigner à l’égard de la mémoire de Marc Seguin, mais aussi des familles Seguin et Montgolfier. Ces archives rassemblent différents documents de reconnaissance de Marc Seguin de son vivant : il s’agit des diplômes de nomination dans différentes institutions, différents vers d’hommages de Marc Seguin.

Cet ensemble permet de se rendre compte de la précocité des événements de commémoration envers Marc Seguin : ensemble de célébrations à sa mort, rédactions d’ouvrages et de thèses à son propos mais aussi grands événements tels que le centenaire Montgolfier (1883), le centenaire Marc Seguin (1886), le cinquentenaire du chemin de fer (1887), l’édification de la statue de Marc Seguin (1913), le centenaire de 1923. Ces archives permettent de se rendre compte de la diversité des documents produits pour animer et diffuser ces événements (affiches, cartons d’invitation, lettres d’annonces, etc.), mais aussi ceux conçus pour commémorer ces événements (carnets de coupures de journaux consacrés à ces événements).

Signalons également une boîte dédiée aux archives de l’historien Michel Cotte rassemblées lors de ses recherches de thèse « Innovation et transfert de technologies : le cas des entreprises de Marc Seguin, France, 1815-1835 » et déposées à Varagnes.

Quelques fonds d’archives complémentaires

Service historique de la Défense

Les travaux de Xavier Passot portent sur la transcription de la correspondance entre Rose et Marcel Bechetoille ainsi que la numérisation de films et plaques de verre de familles, et d’aviation dont une partie a été déposée au Service historique de la Défense, sous la cote DE 2007 PA 105 1 - 9 déposé en 2007.

Archives départementales

Le fonds 41J déposé aux Archives départementales de l’Ardèche (Privas) de la famille Seguin, plus précisément issu des archives de Camille Seguin, porte majoritairement sur les entreprises des frères Seguin. Il a été déposé aux AD07 par Stanislas Seguin et un répertoire numérique en a été produit en 2000 par Jean-Marie Pons. Il représente le fonds le plus riche et le plus complémentaire se celui du domaine de Varagnes.

D'autres fonds d'archives sont susceptibles d'apporter des compléments concernant divers membres de la famille Seguin, ainsi que leurs activités. Cependant, il ne s'agit que de pistes indicatives et non de fonds précis référencés

Archives municipales

Concernant la vie locale, les archives municipales de la ville d'Annonay, les archives départementales de l'Ardèche, les archives diocésaines peuvent également se révéler intéressantes.

Archives privées d’entreprises

Les archives de la société Safran, héritière des différentes formes empruntées par Gnôme-Rhone, peuvent apporter des informations à propos des activités aviatrices de la 3e génération des Seguin. 

Les archives de la SNCF peuvent également comporter des informations relatives aux activités ferroviaires des Seguin (Voir le Centre des archives historiques de la SNCF). 

Archives privées de particuliers

Il est probable que d’autres archives existent à l’Abbaye de Fontenay sur la période 1835-1860, durant laquelle Marc Seguin a occupé les lieux. 

A noter également les archives familiales Montgolfier se trouvant à Saint-Marcel-lès-Annonay qui devraient éclairer les relations entre Marc Seguin et Joseph de Montgolfier quand elles seront inventoriées.

Texte de Lisa Lafontaine, adapté pour l'édition numérique par Thomas Chaineux