A la différence des démarches académiques et mono-disciplinaire des recherches menées dans les laboratoires universitaires (voir par exemple La Science, ses progrès, ses applications de Georges Urbain et Marcel Boll), le spectre du regard des Seguin est fondé sur l’observation de la réalité du monde qui les entoure. Une approche guidée par la curiosité, la recherche ou encore l’envie d’innover et qui est nécessairement nourrie par une variété de disciplines et donc d’instruments. 

Les instruments du cabinet de physique sont les témoins de cette diversité qui caractérise Marc Seguin et les générations suivantes. L'électricité et le magnétisme, puis l’électromagnétisme qui passionnent les physiciens au XIXe siècle ont des applications multiples. Marc s'y est intéressé ainsi qu’aux télécommunications. On trouve ainsi de nombreux téléphones, télégraphes, morses etc. qui s’ajoutent aux instruments plus anciens pour l’étude de l’électricité et du magnétisme. 

Tous ces instruments témoignent d’une grande curiosité pour ces champs scientifiques plein d’avenir. Une bobine de Ruhmkorff de Varagnes, conservée au musée d’Annonay a servi pour des essais de radiologie. Augustin développe aussi aux Chantiers de la Buire des applications fondées sur l’électromagnétisme. Un carnet d'essai d'Augustin Seguin daté de 1879 est consacré aux aimants. Les Chantiers de la Buire créent dans les années 1890, avec ABB, une filiale commune Alioth-Buire, dont l’activité était localisée dans les locaux de La Buire ( à Lyon). On y fabrique des turbines et moteurs électriques qui vont équiper des tramways et motrices (y compris celle qui dessert la Mer de Glace à Chamonix !).

L'optique et bien sûr la photographie furent clairement une grande passion d'Augustin. Illustration de l’art de vivre qui peut donner lieu à son tour à des applications (cinéma, essais de sonorisation). Plus tard Tintin et Laurent Seguin développeront le Stroborama dont un exemplaire se trouve en salle de classe, un instrument qui permet de visualiser par effet stroboscopique des pièces en mouvement et d’analyser leur fonctionnement (réglage de carburateur de moteur d’avion par exemple). L’ancêtre du “flash”.

Le “calorique” et l’énergie constituent un thème central chez les Seguin depuis la chaudière tubulaire. Marc et Augustin continueront à explorer le sujet d'un point de vue académique (équivalence énergie-chaleur) et pratique (“machine pulmonaire" de Marc Seguin, brevet sur les machines surchauffées et gazogène d'Augustin Seguin). La Buire construit des machines à vapeur fixes. Louis Seguin et son frère Laurent à Paris vont s'intéresser aux moteurs fixes à essence (voir atelier d’ajustage) avant de développer le moteur rotatif HP 50 (le "rototo") et donner naissance à l'industrie aéronautique.

Les opérations d'inventaire du patrimoine scientifique ont également pu mettre en lumière la place occupée par l'astronomie chez les Seguin.